Dreamlander
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Covid 19 le confinement

18 mars 2020, 12h 100 morts officiels

Raymonde est assise devant son déjeuner. Elle a le regard dans le vague. Comment en est-on arrivé là. Comment ? Elle croit entendre sa mère qu'a connu les guerres lui dire :"devant l’adversité, ma p'tite Raymonde, y'a point trente six solutions, quand on est une femme, on carre les épaules, on regarde son avenir dans l'blanc des nyeux et pis on y fait face". Un sourire désabusé étire ses lèvres ridées des femmes de +70 ans (cible préférée du coco), oui la Berthe, jm'en va yi dire c'que j'pense à st'avenir, t'inquiète dont point l'crabe y m'a point eu st'y la non plus y m'aura point. Mais Raymonde ne sais pas contre quoi elle doit se battre parce que personne ne sait réellement que l'infiniment petit peut être infiniment destructeur quand on le méprise.

Les placards de Raymonde sont pleins, elle tiendra deux semaines, elle a connu l'après guerre et le rationnement. Elle fera face à cela mais comment imaginer un jour sans les cris des enfants à l'heure de la récréation, comment ne pas avoir un pincement au cœur quand à la sortie de l'école ni Rose, ni Martine, ni Black ne viendront lui dire bonjour, taper la discute autour d'un goûter. Pouvoir caresser le Black et recevoir sa tendresse. Bon aller, deux semaines, elles seront vite passées c'est comme des p'tites vacances en avance. Si seulement c'était aussi simple Raymonde.

 

Martine vient de finir ses courses un peu déstabilisée par ces rayons vides qui lui font penser à la Russie sous Staline et ses fameux plans, eux aussi avaient manqué de PQ ! Un dernier paquet de biscotte, c'est bon. L'hôtesse de caisse est ivre de travail, du stress des clients, des bagarres pour un paquet de nouille, elle aussi a une famille qui s'inquiète et elle est pourtant là souriante digne des musiciens du Titanic à se demander si elle va y laisser sa peau, fidèle au poste pour un salaire de misère tout en étant transparente. Un échange de sourires gênés, une note bien plus importante que d'ordinaire qui vous ramène les pieds sur terre, comment va t-on boucler le mois, et Martine rentre en ayant pris le soin de faire le plein.

A la maison, son mari continue sa journée en télétravail, Rose et Black jouent ensemble. Après le rangement, la vie se met en place doucement. Martine a de la chance, elle a un jardin, elle vit à la campagne et en cette fin d'hiver le soleil la nargue en pointant son bout de rayon.


 

25 mars 2020, 1200 morts officiels

Raymonde et le confinement, c'est pas un roman d'amour, y'a d'l'eau dans l'gaz entre ces deux là. Ben oui quoi, plus de club, plus de nouvelles croustillantes. Y a ben l'journal et l'téléphnone mais ça vaut point la causette devant un p'tit café avec un biscuit qu'on y trempe endans en racontant comme qu'la p'tite du cousin d'la tantine é fricotte avec le bon monsieur hein ! Pis Black lui manque, elle a mis du pain sur le rebord de sa fenêtre croyant attirer les oiseaux mais elle a hérité d'un greffier, un chat tout roux. Il a l'air abandonné encore un crétin qui a cru que le virus se transmettait par les animaux, y va ti pas abandonner toutes ses poignées de porte l'immonde corniaud ? Heureusement l'père y yavait appris à la Raymonde à jardiner pis à faire ses semences alors c'est l'heure faut yaller, faudra ben manger dans l'futur.

Martine ne sait plus comment faire pour occuper ses journées. Les pauses thé chez Raymonde lui manque, le stress commence à faire son œuvre et lui mine le moral. Elle a eu son frère au téléphone hier soir. Il travaille dans une supérette au rayon boucherie, il lui raconte la folie des gens, son chiffre qui avait été multiplié les premiers jours est toujours aussi élevé. Ces horaires fous sans protections, son incapacité à prévoir parce qu'il n'a pas d'information. Les mesures mises en place, la limitation du nombre de personne dans le magasin, les horaires aménagés pour les anciens, les plus fragiles, ceux qui râlent contre les parigots, les parisiens qui sourient derrière leur masque et tous ses inconscients qui viennent en famille la fleur au fusil, mais se mettent le canon sur la tempe... Et puis il y a tous ses gestes de soutien au corps médical, ce donneur d'alerte méprisé, ce médecin mort par conscience professionnelle et manque de protection et tous les oubliés les caissières, les facteurs, les ouvriers, les SDF, ceux qui subissent la violence en huis clos, les policiers, les militaires et leurs familles. Tout est chamboulé et tout prend plus de valeur. Elle va promener Black seule, avant elle croisait les voisins, mais c'est fini elle fait vite, pas loin pour ne pas d'être contaminée et juste histoire de sortir du jardin. Après le durcissement du confinement, aujourd'hui elle entend parler d'un prolongement. Son frère, qu'elle aime tant, doit se marier le 11 avril ! La fête sera gâchée mais tant qu'ils sont en vie ils pourront toujours se marier plus tard. Comment va t elle tenir, les seules guerres qu'elle ait connue étaient bien loin, là elle est chez elle au coin de la rue et l’ennemie est invisible. Alors, elle va appeler ses amis, trier les photos, faire tout ce qu'elle repoussait à demain faute de temps mais justement du temps elle en a tellement qu'elle n'a plus rien envie de faire. Elle tend les bras, Black et Rose se jettent sur elle. Il y toujours une raison de sourire, une raison de rester en vie, de résister, aujourd'hui et pour longtemps sa raison, ses raisons se sont eux les gens qu'elle aime.


 


 

Bonjour mes amis,

vous connaissez maintenant Raymonde, Martine, Rose et Black les acteurs de mes récits. D’habitude ils me servent à illustrer des informations, mais comment vous informer sur ce que je ne maîtrise pas. Alors je vais partager mon ressenti et mon expérience.

Les éleveurs professionnels sont formés et informés pour répondre à une contamination de leur cheptel par des virus spécifiques aux animaux. Aujourd'hui, les cheptels (chien, chat, bovin, ovin, caprin...) ne sont pas les malades car ils ne peuvent pas être contaminés par le COVID 19 qui a muté vers l'homme. Nous sommes les malades ou potentiels malades et l’unique vecteur de transmission. Les éleveurs sont préparés à réagir et se protéger des contaminations. Nous connaissons les protocoles et si nous avons bien fait notre règlement intérieur nous sommes équipés gel hydroalcoolique, en tenues, sur-chaussures, gants, charlottes et masques mais ceci en petites quantités tout juste utiles à tenir quelques jours. Par contre, nous connaissons l’efficacité du confinement que nous appelons la quarantaine et la valeur des sas de décontamination. C’est la gestion des risques, la prévention qui assure un bon état sanitaire.

La quarantaine consiste à isoler un animal malade au sein de l’élevage, tout ce qui est en contact avec lui ne doit pas l’être avec les autres. Une salle à l’écart lui est destinée, tout le matériel, les vêtements et chaussures sont utilisés uniquement pour lui donc on se change avant de rentrer dans la pièce, on fait de même en sortant et l’on se désinfecte les mains. On doit agir de même avec tous les animaux entrants considérés comme inadaptés à notre bio top et potentiellement dangereux.

Lorsque l’on revient d’exposition, les vêtements portés lors de ces sorties sont enlevés dans un sas pour être immédiatement lavés, les chiens, accompagnateur et l’éleveur sont douchés. Le matériels pour expo il ne sert qu’à cette occasion et est stocké à part.

Les locaux d’élevage ne sont pas ouverts au public (c’est une forme de confinement) et toutes les personnes extérieures qui pourraient y entrer (vétérinaires et contrôleurs) doivent porter une tenue complète de protection sur chaussures, blouse ou combinaison, charlotte, gants et voir masque. On se protège ainsi des contagions par les visiteurs extérieurs.

Je vais comparer le confinement à la vaccination, car c'est pour moi le même procédé intellectuel. Le vaccin agit à plusieurs niveaux : au niveau individuel il protège celui qui est à jour de vaccination mais cette protection est renforcée par le nombre de vaccinés. Plus nous sommes vaccinés, plus la protection est forte et elle englobe une partie des non vaccinés. Ainsi, le confinement nous protège en temps qu'individu et si nous sommes nombreux à le respecter ainsi que les gestes barrière en cas de sortie, alors nous nous protégeons les uns les autres. Il n'existe pas de vaccin contre le COVID 19 mais nous avons tous le pouvoir de nous en protéger en respectant le confinement et ses règles.

Dernier point qui a fait ses preuves en élevage, lorsque l’on croit l’épisode finit, il ne l’est pas vraiment. Le sujet le plus fragile est toujours en danger. Quand il lèveront le confinement ne pensez pas que c’est fini car il y a deux raisons de le faire : soit la maîtrise du risque (le meilleur des cas) soit le fait que confinement n’a servit à rien que le virus à pris le dessus et que l’objectif est seulement de sauver ce qui peut l’être de l’économie (le pire scénario mais le plus probable au vue de notre incapacité à prendre le confinement au sérieux). Soyez prudent en sortie de confinement, ne comptez que sur votre bon sens et votre prudence, continuez à suivre les gestes barrière.

En cette fin de première semaine, je voudrais remercier tous ceux qui respectent le confinement, leur dire merci de protéger mon fils (le boucher de supérette) et sa petite amie qui l'attend tous les jours, ma fille qui continue à enseigner à ses élèves par le biais d'internet et son ami qui étudie le vol des bourdons (pas facile en ce moment), mon père qui à 80 ans vient de retomber amoureux d'une guillerette DIDI, mon frère et sa famille (qui a réellement prévu de se marier en avril, oui nous sommes une famille d'optimistes), enfin merci de me protéger moi et tous les humains all over the world (même les crétins qui prennent des risques) parce qu'un virus n'est pas aussi conciliant qu'un nuage nucléaire et ne respecte pas les frontières (et plouf ! dans la marre le pavé). Je partage les inquiétudes de Raymonde et de Martine, je leur ai fait dire mon amour de la nature qui profite bien de notre confinement ! Mon admiration pour les soignants (même si j’ai la phobie des blouses blanches) et tous les oubliés, mes amis me manquent ici et là bas, je pense fort à ceux de l'autre côté de la manche qui commencent à être impactés.

Un spécial merci à tous les adoptants qui m'envoient des photos, des nouvelles, des témoignages de bonheur de vivre avec un petit Dreamlander. C'est grâce à vous que Dreamlander existe MERCI, infiniment Merci.

Avant, je signais « Cordialement Laurence Chartier », puis « puissions nous nous revoir », mais comme je suis une inconditionnelle optimiste je vous dis

A BIENTÔT.

Petits rappels de grandes évidences en attendant la liste des activités à faire avec votre compagnon (toujours le Dreamlander) pendant la prolongation du confinement.

Les associations de protection de l’enfance restent à l’écoute pendant le confinement :

- La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
- L’enfant Bleu – Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
- Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
- Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234

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